Amaury, de son vrai nom Alain Martin, est né à Nantes le 29 juin 1953. A vingt cinq ans, son grand-père, menuisier-ébeniste, ancien élève des beaux-arts et artiste peintre à ses heures, lui légua sa boîte de peintures à l’huile et un stock important de couleurs et de pinceaux. Dès lors, l’artiste s’exerça en autodidacte. À force de travail et grâce à un don certain pour la couleur, il parvint à atteindre un niveau technique dont peu de ses contemporains peuvent se vanter aujourd’hui. Voilà en effet plus de 40 années qu’Amaury nous offre une œuvre dont le réalisme impressionne.
S’inspirant de photographies personnelles ou de cartes postales, Amaury s’est attaqué à de nombreux sujets : le paysage, la scène de genre, le portrait, les thèmes religieux… toujours avec ce même souci du détail. Loin d’être une pâle copie photographique, ses peintures transcendent leur sujet à travers le soin apporté à la touche et la beauté des couleurs toujours plus vives que nature. À la manière d’un filtre instagram, Amaury magnifie la réalité et donne à rêver.
Ces-dernières années, le peintre s’est également lancé dans la reproduction d’œuvres d’artistes renommés de la Renaissance et du Baroque : Caravage, Tiepolo, Raphaël, Guido Reni ; se confrontant ainsi aux grands maîtres tel qu’eux-mêmes avaient pu le faire lors de leur formation artistique. Un peu touche à tout, Amaury s’est aussi essayer à l’art contemporain. Utilisant alors l’acrylique et le collage papiers, mêlant des éléments réalistes tirés de sa manière de peindre à des inscriptions ou des formes plus abstraites (tâches, dégoulinures). Ces travaux ponctuels résultent d’une nécessité de questionner la peinture en tant que médium ou de faire passer un message plus engagé.
Grand amoureux de la Corse – il y a d’ailleurs vécu plusieurs années – ses paysages témoignent de son coup de foudre pour l’île de beauté. Revenu sur le continent, il n’a cessé de peindre et repeindre les îles Sanguinaires vues à toute heure de la journée, à l’image d’un Monet peignant inlassablement la cathédrale de Rouen. Rien de plus compréhensible quand on sait que l’eau s’affirme comme un élément très important dans l’œuvre d’Amaury : océan déchaîné, vagues écumantes, déesse des profondeurs ou eaux calmes reflétant le soleil. Ces paysages idylliques évoquant le voyage, ou ceux plus attachés au travail de la pêche, montrent l’attachement du peintre à cet élément nourricier à l’origine de la vie.
Bref ! Amaury est un peintre anachronique dont le travail, pas assez contemporain ou conceptuel pour certains, révèle néanmoins un véritable savoir-faire et donne à tout amateur de beauté un plaisir inégalable. Celui de pouvoir admirer, outre une atmosphère presque palpable et des couleurs chatoyantes, un petit supplément d’âme, l’amour d’un artiste sans prétention pour son art et pour le monde qui l’entoure…